Si je devais écrire une pièce de théâtre

Les décors, seraient empruntés à ces usines salies par l’abandon. Les tuyaux éventrés, des suintement timides dû à la condensation, aucune trace d’une quelconque activité résiduelle d’un autre âge. Pourtant l’architecture, les enchevêtrements d’engrenages, la sophistication des dispositifs semblerait rapporté qu’a une époque des esprits ingénieux eût été à l’oeuvre, témoignant qu’une maîtrise de la matière avancée jouait de concert sur l’instrument de production, que toute cette technicité puissent être remisée ainsi loin de son but, que le potentiel soit abrogé et détourner afin de servir tantôt de bancs, de tables, de chaises, d’étendoir.

Mes personnages seraient simples et pourtant si profonds dans leurs sentiments, qu’autour de leurs phrases de nombreuses polémiques apparaîtraient encore de nombreux siècles plus tard, prenant de nouveaux échos ou parés de costumes actuels, dont les ramifications seraient explorées à grand peine par les penseurs en vue d’exercices philosophiques intenses, poussant la complexité de leurs réflexions aux points ultimes et révélateurs des fondements, aux limites de l’affect, des valeurs et de la conscience.

Sans critiques, sans archétypes le déroulement des événements suggérés arboreraient une simplicité contrastée qui manipuleraient aussi bien les concepts de conversions des volontés en actions humaines, la fabrication des opinions, l’ouvrage et la souffrance pour transgresser la condition finie de nos corps, la sensiblerie et le fruit de nos entrailles fussent-elles scatologiques.

Les appareils institutionnels ou politiques qui jouraient avec les hommes alors même que ceux-ci croiraient encore les déterminer, les maîtriser. L’humain aurait accouché de monstres qui se nourrissent de leur créateur.

Et la valeur, celle qui nous fait nous engouffrer dans la vie, qui nous anime et nous tue, tapie dans l’ombre de nos choix, nous mettant à l’épreuve à chaque atome de temps que nous precevons. L’inévitable choix qui sépare ou regroupe dans un monde en constant évolution.

L’histoire pourrait s’écrire sous la forme d’un discours ou bien d’un dialogue, interactions de plusieurs matières d’esprits qui s’animent qui s’entrechoquent se déchirent ou s’aiment. Mais plus encore une expression des corps sur la scène formerait une expression des désirs et des regrets, des lumières qui envahissent et libèrent face à leurs ténèbres qui compriment et détruisent. La fusion entre le doute et l’absurde, l’inutile savoir.

Cette pièce comme toutes les autres ne répondrait pas aux questions mais les avancerait de manière à ce que chacun se reconnaissent dans une partie de son implémentation, le jeu morbide de l’humour finirait de poser le problème, qu’avons nous entre nos mains qui ne proviennent déjà des autres qu’ils soient nos aïeuls, nos frères ou nos descendants. Que faisons nous des aptitudes que nous avons reçu ainsi que celles que nous travaillons avec acharnement, et comme une croûte de pain qui couvre enfin tout nos abandons. Nos corps nous appartiennent-ils alors même que nous les rendons en fin de règne. Et cette compagne naturelle, que nous apprends-t-elle, cette conscience que nous pouvons, étourdi ou calmer, mais que nous ne pouvons cesser d’écouter, pourquoi elle est apparue, le comment importe mais n’est que l’écume du concept.

La pièce se finirait sur une toute petite bougie, tendre, rassurante, une impression de déjà vu, comme dansantes au milieu des cendres et des fumerolles rougeoyantes. Le vent souffle et l’eteint.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *